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D'autres analyses se sont montrées plus nuancées, notamment celles de l'OCDE qui table sur un taux de croissance du PIB mondial en 2021 de 3,2% à 3,6%. Ce scénario est très différent des estimations de la Banque d'Angleterre. Il est plus proche de celui de la Banque de France qui table sur une croissance du PIB mondial de 3,3% en 2021 et 3,7% en 2022.
La France fait partie de ces pays qui ne sont pas du tout dans le scénario du Credit Suisse. Elle reste plutôt sur la ligne de l'OCDE (3,3%). Mais il y a un peu de marge puisque le pays pourrait être au milieu de la courbe de croissance, et ainsi faire partie de ceux qui ne sortiront pas du tunnel.
Sur le plan économique, il faut donc rester prudent. Les analystes ne pensent pas que la reprise en 2020 puisse être aussi puissante qu'en 2019. Selon la plupart des experts, elle ne devrait pas être aussi forte que celle de 2017 et 2018. Et encore moins que la croissance de 2019, de 3,7%. Le scénario retenu par la plupart des analystes serait celui d'une reprise de la croissance de la masse monétaire, qui permettrait à la croissance du PIB de se stabiliser en 2020 et 2021 et donc de revenir à sa vitesse de croisière.
La reprise de la croissance pourrait cependant s'accélérer dès 2021. Les analystes du Credit Suisse ne parlent pas du taux de croissance de la masse monétaire, mais plutôt d'une accélération de la croissance du PIB. Mais celle-ci pourrait se faire sentir dès 2020. La croissance serait ainsi au plus bas entre 2019 et 2021.
Enfin, le taux de croissance de la masse monétaire pourrait continuer à ralentir en 2021. Pour le Credit Suisse, la croissance du PIB de 2021 serait de 3,3% à 3,6%.
Pour 2021 et 2022, la reprise ne serait pas aussi forte que la reprise de 2017. Et elle serait en partie due au ralentissement de la croissance, puisque le taux de croissance du PIB pourrait être de 1,7% en 2021 et 2,2% en 2022. Le Credit Suisse estime que la reprise devrait s'accélérer en 2022 et 2023.
Sauf pour la consommation, et encore ! Pour 2021, le Credit Suisse table sur une croissance du PIB de 2,2% à 2,7%. Il faut remonter à 2011 et à la crise financière pour trouver une telle progression. C'est en tout cas ce que pensent les analystes de la banque UBS. Le scénario de la banque Zurich se situe dans le haut du spectre, à 2,8%.
Pour la consommation en 2021, la banque UBS pense qu'elle se fera de manière progressive et de manière modérée. Selon elle, la croissance de la consommation devrait être de 1,5% en 2021 et de 2,2% en 2022.
Le Credit Suisse ne voit pas non plus la reprise de 2020 se traduire par une accélération de la croissance de la masse monétaire. Pour 2020, la banque helvétique prévoit une croissance de 3,2% à 3,5%. Il faudra donc attendre 2022 pour voir la reprise se matérialiser en France.
Pour 2022, les analystes de la banque UBS pensent que la reprise pourrait se faire à 1,2% en 2022 et à 2,5% en 2023.
Enfin, pour 2023, la banque UBS ne voit pas non plus de reprise du côté de la consommation des ménages. Mais elle pense que la hausse du taux d'épargne des ménages devrait permettre à la consommation de rebondir.
D'autres analystes ont des avis beaucoup plus tranchés. C'est notamment le cas de la Banque Nationale Suisse. La BNS prévoit une croissance de 3,1% en 2021, 2,6% en 2022 et 1,8% en 2023.
La banque BNS ne croit pas à un rebond en 2020 et ne prévoit pas non plus une reprise de la masse monétaire en 2020. Pour 2021, la banque BNS s'attend à une croissance de 3,2%, et en 2022 de 2,7%. Pour 2023, le scénario de la banque BNS est plus optimiste avec une croissance de 2,5%.
Ces différentes analyses sont toutefois contestées. Le Credit Suisse est plus optimiste sur la reprise en 2020, et la BNS sur la reprise en 2022. En tout cas sur la reprise de la croissance de la masse monétaire.
Si la reprise n'est pas française en 2020, il est probable qu'elle arrive en 2022, et surtout en 2023. Le Credit Suisse prévoit en effet une reprise de la croissance en Allemagne. Le scénario de la banque suisse prévoit une croissance de 3,5% en 2021, 3,2% en 2022 et 1,8% en 2023.
Il est possible que la croissance du PIB allemand se traduise par une reprise de la masse monétaire. Mais cette reprise serait plus forte que la reprise de la croissance de la masse monétaire. Pour 2022 et 2023, le Credit Suisse prévoit un taux de croissance de 1,8% et de 2,2%.
Mais ce scénario ne sera pas celui de la BNS. Le scénario de la banque suisse prévoit une croissance de la masse monétaire de 1,2% en 2021, 1,4% en 2022 et 2,2% en 2023.
L'hypothèse d'un retournement de la croissance de la masse monétaire ne sera pas aussi forte en 2021 et 2022. La croissance de 2,2% en 2021 et 2,5% en 2022 pourrait même ne pas se traduire par une reprise de la masse monétaire. Mais une reprise de la croissance de la masse monétaire est attendue en 2023. L'hypothèse est que la masse monétaire pourrait progresser à 1,8% en 2023. Mais cela dépendra aussi de la situation du crédit.
Pour 2023, l'hypothèse de la banque BNS est plus optimiste avec une croissance de 2,5%. Il est possible que la reprise soit plus forte en 2023 que la reprise de la masse monétaire.
Les analystes de la banque Julius Bär, qui est une des principales banques privées en Allemagne, ne croient pas non plus à une reprise en 2024.